Pour venir compléter nos articles sur l’épanouissement de l’Homme dans le cadre du travail, nous avons choisi de revenir aujourd’hui sur les accords Toltèques. Chez NAAMA, nous essayons d’appliquer au quotidien ces accords, dans nos relations en équipe, avec nos partenaires, avec nos clients.
Que vous connaissiez déjà ces accords ou que vous les découvriez, prenez le temps de lire cette retranscription par Christophe, cofondateur de NAAMA.
Dans cet article nous revenons sur le 1er accord Toltèque.
Le premier accord Tolteque
« Parlez avec intégrité. Ne dites que ce que vous pensez. Évitez d’utiliser des mots qui vont à l’encontre de vous-même ou de commérer sur les autres. Utilisez le pouvoir de vos mots avec vérité et amour. »
Dans son livre, « Les quatre accords toltèques » Miguel Ruiz propose un chemin pour vaincre la peur, la haine, le jugement, et les croyances limitantes, qui sont ancrés en nous par notre éducation et la société. Il nous suggère de retrouver notre liberté personnelle et ainsi cheminer vers une vie faite de bonheur, de joie et d’amour. Tout un programme …
Le premier accord, la première règle, c’est la parole impeccable.
Respecter la parole impeccable c’est :
– parler avec intégrité,
– dire seulement ce qu’on pense vraiment, -n’utiliser la parole ni contre soi, ni contre les autres, -utiliser la puissance de la parole dans le sens de la vérité et de l’amour.
Raoul Ruiz, contrairement à l’adage « les écrits restent les paroles s’envolent », expose à juste titre que la parole est un outil qui peut détruire, ou sauver. C’est incontestable.
C’est pour cela qu’on doit maîtriser sa parole.
Il est tentant de se plaindre au travail ou de dénigrer ses collègues
Avez-vous déjà dénigré un collègue, ou la hiérarchie ? Ça fait du bien de dire du mal, et si on a un auditoire choisi, c’est sans risque, et c’est facile. Mais c’est une satisfaction de court terme, un fausse bonne idée.
Selon la Harvard Business Review, une majorité de salariés passe plus de 10h par mois à se plaindre ou à écouter les autres se plaindre de la hiérarchie.
Dans son article du 17 mai 2018 (« The next Time you want to complain at work, do this instead »), Peter Bregman décortique les mécanismes psychiques et physiologiques de cette pratique.
Nous sommes frustrés, énervés peut-être même en colère en raison du comportement de notre boss ou d’un collègue, peut-être d’un membre de notre équipe. Parfois on se sent attaqué, en danger. On ressent une tension, un inconfort physique.
Alors on va se plaindre, auprès souvent d’un autre collègue. Notre tension se relâche, on déverse le trop plein. Ça va mieux.
Les personnes auprès desquelles on se plaint ont presque toujours une oreille attentive, on renforce la connivence avec elle, on recherche une camaraderie. Et on en retire des sentiments positifs : renforcement, justification, compréhension. On se sent moins seul et plus fort.
Ce processus de court terme, cette satisfaction de la critique d’autrui, est addictif. On y revient sans cesse, c’est une vraie drogue.
Le dénigrement d’autrui, la plainte, la victimisation, sont destructeurs dans la durée
Le problème est simple : en évitant de nous plaindre auprès du principal intéressé, nous ne pouvons pas régler la situation qui nous fait souffrir.
On s’épanche auprès de personnes impuissantes à faire évoluer la situation.
Il est ainsi probable que notre frustration et notre mal être s’accroissent.
La solution c’est évidemment de s’adresser directement à la personne qui est à l’origine de notre mal-être. Cela demande du courage certes, mais c’est souvent la seule façon de faire évoluer concrètement la situation.
Les effets pervers de la parole non maîtrisée
On peut noter de nombreux effets pervers, outre la perte de temps.
La parole non maîtrisée crée des clans au sein de l’entreprise, des solidarités négatives. Elle renforce les frustrations et le sentiment d’impuissance.
Ce comportement finit toujours par être connu dans l’équipe et risque de marginaliser ses auteurs.
Le pire sans doute c’est que la plainte est un plaidoyer, une excuse parfaite pour l’inaction, elle entraîne souvent le pourrissement de la situation dénoncée.
Que faire quand on a quelque chose à dire, ou de vraies raisons de se plaindre au travail ?
On doit s’adresser au principal intéressé, qui est la cause directe de notre frustration ou de notre mal-être.
C’est compliqué, parfois cela demande une bonne dose de courage, mais c’est la bonne chose à faire. Vous en retirerez souvent des bénéfices immédiats : libération, changement objectif de la situation, amélioration de l’estime de soi, respect de la part de vos collègues.
On peut réagir à chaud si on est capable de garder son calme, au moment d’une situation problématique. On peut aussi préparer son entretien, exposer calmement la situation et la rattacher à des faits précis, et surtout évoquer notre ressenti. Ne pas commencer par accuser l’autre permet d’être plus facilement entendu.
Si cette adresse directe ne crée par les effets escomptés, si elle est ignorée ou moquée, alors seulement on s’adressera au supérieur de notre premier interlocuteur. En termes constructifs et clairs.
Ici encore il faut factualiser et partir de notre ressenti. Notre parole aura alors du poids.
Gardez une parole impeccable, c’est mieux pour vous, et mieux pour votre équipe.