Nous sommes aujourd’hui confrontés à deux urgences, provoquées par l’homme et intrinsèquement liées : celle du changement climatique et celle de la perte de biodiversité. S’il ne s’agissait que d’une menace pour le bien-être des générations actuelles et futures, on pourrait parler d’adaptation, comme le font beaucoup de personnages politiques.
Nous on vous parle d’un risque vital.
IPBES et WWF : deux rapports accablants
Deux rapports récents permettent à la fois d’objectiver la question et de tracer quelques pistes : (i) le rapport de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique pour la biodiversité et les services écosystémiques) de juillet dernier et (ii) le “Rapport Planète Vivante” 2022 du WWF publié il y a quelques jours.
L’IPBES a été créé en 2012 par le Programme des Nations Unies pour l’environnement. Les conclusions de son dernier rapport sont le produit du travail de 85 experts des sciences naturelles et sociales, et détenteurs de connaissances autochtones et locales, ainsi que de 200 auteurs contributeurs, s’appuyant sur plus de 6.200 sources.
Le WWF est une organisation indépendante de conservation de la nature. Avec plus de 35 millions de sympathisants et un réseau actif dans plus de 100 pays, le WWF œuvre pour “mettre un frein à la dégradation de l’environnement naturel de la planète et construire un avenir où les humains vivent en harmonie avec la nature.”
Autant dire que ces deux rapports font autorité.
Le constat
Nous ne retenons que quelques chiffres-clé des deux rapports :
- 2,4 milliards d’êtres humains dépendent du bois pour se chauffer et pour cuisiner, soit un être humain sur trois ;
- 12% des espèces d’arbres et 1.341 espèces de mammifères sauvages sont menacés d’extinction ;
- Selon l’IPV (Indice Planète Vivante), entre 1970 et 2018 la taille moyenne des populations de vertébrés sauvages a décliné de 69%. Oui, vous lisez bien : en moins d’un demi-siècle, les effectifs de plus de 32 000 espèces de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et de poissons, ont chuté des deux tiers !
- C’est en Amérique Latine que les populations d’espèces connaissent le déclin le plus important (94%). Mais aucune région du monde n’est épargnée ;
- En trois décennies à peine, le nombre d’éléphants de forêt africains a chuté de plus de 86% ;
- Les populations de requins et de raies océaniques ont diminué de 71% au cours des 50 dernières années ;
- La tortue luth, plus grand reptile marin vivant, disparaît des plages de Guyane : on enregistre une baisse de 60% de ses effectifs en Atlantique Nord-Ouest.
Partout dans le monde, les effectifs des animaux, des plus emblématiques aux plus discrets, sont en chute libre.
Les solutions
Parmi les pistes évoquées dans les rapports, on note :
- développer des moyens de lutte contre le commerce illégal d’espèces ;
- lutter contre la déforestation ;
- protéger les peuples autochtones qui réussissent à concilier usage et préservation des milieux sauvages ;
- mener des politiques aux niveaux international, national, régional et local qui soutiennent des droits fonciers sûrs et un accès équitable aux terres, aux pêches et aux forêts ;
- réduire la pêche illégale, supprimer les subventions financières nuisibles, soutenir la pêche artisanale.
Un bilan nature positif
Nous avons maintenant conscience de ce qui se passe, nous connaissons aussi bien les risques que les solutions.
Ce dont nous avons besoin de toute urgence maintenant, c’est d’un plan élaboré à l’échelle mondiale et mis en œuvre localement. Un plan clair, mesurable et limité dans le temps, pour protéger la nature.
Le WWF évoque un bilan « nature » positif d’ici 2030 :
- davantage de forêts naturelles,
- davantage de poissons dans les systèmes océaniques et fluviaux,
- plus de pollinisateurs sur nos terres agricoles,
- plus de biodiversité dans le monde,
- un avenir plus sûr pour l’humanité et la réalisation des objectifs de développement durable 2030,
Si les gouvernements :
- parviennent à protéger 30 % des terres, des eaux douces et des océans du monde via des approches portées par les communautés et fondées sur les droits ;
- s’attaquent aux causes de la perte de nature sur les 70 % restants ;
- engagent les ressources nécessaires à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité.
Alors, un monde au bilan “nature” positif sera à portée de main.
Des initiatives privées ont dans ce cadre une utilité évidente : elles donnent l’exemple et peuvent inspirer, elles peuvent être complémentaires des initiatives publiques locales ou s’insérer dans les programmes publics locaux. Elles peuvent prendre le relais, dans l’urgence et de manière temporaire.
C’est tout le sens de Green Sanctuaries, ce fonds de protection de la biodiversité, relayé par Naama, par exemple.
L’Amazonie : une priorité
La forêt amazonienne, qui recouvre une grande partie du territoire nord-ouest brésilien et s’étend jusqu’en Colombie, au Pérou et sur d’autres pays sud-américains, est la plus grande forêt tropicale du monde.
C’est le plus grand réservoir de biodiversité au monde.
Le système du fleuve Amazone contient près de 20 % de l’eau douce de la planète.
L’Amazonie est traversée par des milliers de cours d’eau.
C’est aussi un réservoir culturel unique : elle abrite plus de 500 groupes de peuples autochtones, dont 66 groupes vivant en situation d’isolement volontaire.
Cet écosystème unique est aujourd’hui menacé par la déforestation : depuis 1970, 20 % de la forêt originelle a disparu.
La Coordination des organisations autochtones du bassin de l’Amazone (COICA) représentant 511 nations, appelle à un accord mondial pour la protection permanente de 80 % de l’Amazonie d’ici 2025.
Selon une étude de la revue Nature Climate Change publiée le 7 mars dernier (« Pronounced loss of Amazon rainforest resilience since the early 2000s ») repris par le rapport du WWF,
il y aurait un « point de bascule » situé autour de 25 % de déforestation. Au-delà de ce point de bascule, la forêt ne pourrait pas survivre et deviendrait rapidement une savane.
Au rythme actuel, ce point de bascule se présente dans 8 ans selon les scientifiques, réveillons-nous !
Naama : on se met en action
L’ONU parle d’une « alerte rouge pour l’humanité ». L’Homme après avoir initié une 6ème extinction de masse pourrait lui-même disparaître.
Chez Naama, on s’est mis en action :
- Nous multiplions les initiatives de communication et de sensibilisation.
- Nous créons des espaces eco-responsables.
- Nous formons nos équipes et nos clients à la fresque du climat et de la biodiversité.
- Nous valorisons les actions des ONG comme Vision du Monde et notamment son rôle dans la lutte contre la désertification, voir l’action de Tony Rinaudo, The Forest Maker.
- Nous jouons un rôle actif dans le lancement de Green Sanctuaries.